Introduction
Dans un contexte où les enjeux climatiques prennent une place centrale dans toutes les professions, la médecine bucco-dentaire n’est pas en reste. En 2025, la dentisterie durable émerge comme une réponse concrète aux défis environnementaux actuels. Réduction des déchets, choix de matériaux biosourcés, consommation d’énergie maîtrisée : les praticiens cherchent à concilier soins de qualité et respect de la planète. Mais est-ce vraiment possible dans un secteur aussi technique et réglementé ?
Qu’est-ce que la dentisterie durable ?
La dentisterie durable désigne un ensemble de pratiques visant à limiter l’impact écologique des soins dentaires tout en maintenant une prise en charge efficace et sécurisée des patients. Cela concerne à la fois :
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les matériaux utilisés pour les soins,
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les équipements du cabinet,
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la gestion des déchets médicaux,
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les pratiques d’hygiène,
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et la sensibilisation des patients.
Les grands axes d’une approche écoresponsable
1. Matériaux écologiques et biocompatibles
Certains cabinets ont commencé à privilégier les composites sans bisphénol A, les ciments biosourcés ou encore les restaurations en céramique plutôt que les amalgames à base de mercure (dont l’usage est de plus en plus restreint en Europe).
2. Réduction des déchets médicaux
L’un des défis majeurs réside dans la gestion des déchets à usage unique (gants, champs opératoires, masques, seringues…). Des solutions émergent : kits réutilisables stérilisables, recyclage encadré de certains plastiques, compostage des emballages biodégradables.
3. Équipements moins énergivores
Autoclaves nouvelle génération, éclairage LED, compresseurs à basse consommation… Les fournisseurs investissent dans des dispositifs à faible impact carbone. De plus en plus de cabinets installent aussi des panneaux solaires ou utilisent une électricité verte.
4. Digitalisation et impression 3D
Le numérique permet de limiter les déplacements et les consommables (empreintes numériques, dossiers dématérialisés, devis envoyés par mail). L’impression 3D en interne réduit également les transports vers les laboratoires.
Pourquoi les patients s’y intéressent aussi
Les patients sont de plus en plus nombreux à se soucier de l’impact environnemental de leurs actes de santé. En choisissant un cabinet engagé dans une démarche durable, ils participent à une forme de consommation responsable, même dans le domaine médical. Cela devient donc aussi un facteur de différenciation et de fidélisation pour les praticiens.
Freins et limites à la dentisterie écoresponsable
Malgré ces avancées, plusieurs obstacles freinent encore la transition écologique dans les cabinets :
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Coût élevé des matériaux écologiques
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Normes d’hygiène très strictes qui limitent les réutilisations
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Manque d’offres locales pour le recyclage spécialisé des déchets médicaux
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Peu de formations dédiées à l’écodentisterie
De plus, tous les patients ne sont pas prêts à payer davantage pour des soins plus verts.
Réglementation et initiatives en 2025
En France, l’Ordre des chirurgiens-dentistes a lancé en 2024 un label “Cabinet dentaire écoresponsable”, basé sur une charte de 12 engagements (tri, formation du personnel, bilan carbone annuel, etc.).
Au niveau européen, de nouvelles réglementations environnementales applicables au secteur de la santé bucco-dentaire entreront en vigueur en 2026, notamment sur les produits chimiques et la traçabilité des déchets.
Que peut faire un cabinet dès aujourd’hui ?
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Privilégier les fournisseurs locaux et les circuits courts
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Adopter une politique “zéro papier”
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Sensibiliser les patients avec des affiches, newsletters ou guides de prévention
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Réaliser un bilan carbone annuel pour cibler les axes d’amélioration
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Se former et former son équipe aux pratiques durables
Conclusion
La dentisterie durable n’est plus une utopie. Elle est aujourd’hui une nécessité et une opportunité. Si elle ne se met pas en place du jour au lendemain, chaque petit changement compte. En tant que professionnels de santé, les dentistes ont un rôle à jouer dans la transition écologique. Et si demain, aller chez le dentiste, c’était aussi un geste pour la planète ?